Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/497

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soumettre aux calculs la surface extérieure de leurs cônes surbaissés, l’on trouve que pour que ces cratères, avec les conditions qu’ils présentent, aient jamais pu exister, il faudrait supposer des soulèvemens tellement considérables que les plus hautes montagnes de la terre ne leur seraient point comparables.

« L’application du calcul aux données que présente l’île de Ténériffe fournit des résultats analogues ; il est facile d’ailleurs de reconnaître à l’aide d’une coupe faite d’après les données que fournit la carte de M. de Buch, que le pic de la Teyde et le grand escarpement semi-circulaire qui se dessine à sa base, vers le sud-est, ont entre eux exactement les mêmes rapports que le Vésuve avec la Somma et l’Etna avec le Val-di-Bove, et qu’il y a eu là, anciennement, ou engloutissement d’une partie d’un grand cône, dont le pic de los Adulejos faisait partie comme cela paraît avoir eu lieu au Vésuve lors de l’éruption de 79, à l’Etna en 1444 ; et, comme M. Lyell rapporte que cela eut également lieu en 1772 au pic de Papandanyand dans l’île de Java, qui, de 9,000 mètres fut réduit à 5,000, en sorte qu’un massif à peu près de la hauteur de la cavité de Palma fut totalement englouti. Le cône de la Teyde et les autres pics qui l’accompagnent, de même que les cônes actuels de l’Etna et du Vésuve, se sont reformés depuis lors ; mais ne s’étant pas replacés aux mêmes points, ils n’ont pu se confondre entièrement avec les cratères d’enfoncement, et il en est résulté ces parties circulaires que l’on a regardées comme des restes de cratères de soulèvement. Le même phénomène parait avoir eu lieu à l’île de Barren-Island, l’une des îles de Nicobar, dans le golfe de Bengale, qui passe pour le type le plus parfait de ces sortes de cratères.

« On pourrait encore objecter à M. de Buch, d’après la carte de Ténériffe, qu’il a fait graver avec tant de soin, que cette île ne présente aucun des caractères des cratères de soulèvement, et entre autres que les nombreux barancos qui existent dans sa partie méridionale, depuis Punta-Roza jusqu’à Gumar et Candellaria, qui ne sont que de véritables vallées d’érosion, ne sont pas divergentes du centre à la circonférence, comme cela devrait avoir lieu pour des vallées d’écartement ; mais comme on sait positivement que ni M. de Buch, ni M. de Humboldt n’ont visité cette partie si étendue de l’île, on pourrait supposer que la carte est fautive.

« Je ne puis donc voir, dit M. Virlet, dans les iles de Ténériffe, de Palma, de Santorin, autre chose que les restes de grands