Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/108

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matériaux très variés, soit d’origine volcanique, soit provenant de roches plus anciennes qui forment ce conglomérat.

Au sommet de la cascade sous la couche trachytique supérieure, on examina des cendres grises provenant de la décomposition de cette roche, et contenant des cristaux de feldspath mâclé. On marcha ensuite sur le plateau trachytique qui borde la rive droite de la vallée des bains.

En montant au roc de Cuzeau, on traversa des amas de blocs nombreux d’un trachyte qui, se relevant vers cette sommité, paraît, selon M. Lecoq, plus récent que les grandes nappes, et paraît aussi plus évidemment avoir coulé à la manière des laves modernes.

Du haut de cette cime on put très bien observer l’espèce de vaste demi-cirque formé vers la naissance de la vallée du Mont-Dore par les sommets du Sancy, de la Grange, de Cacadogne, et où affluent de tous côtés les eaux qui ont pu contribuer à augmenter ces profondes excavations ; on observa le redressement des nappes de trachyte vers le pic de Sancy, ou elles semblent converger comme vers un centre, soit d’éruption, soit de soulèvement.

Après cette course au roc Cuzeau, la Société se sépara ; plusieurs membres descendirent visiter la partie supérieure de la vallée des Bains et les vallons de La Cour et des Enfers, dont la forme et les roches volcaniques (à l’état de dickes trachytiques, de coulées poreuses de même nature, et de cinérites) firent naître à quelques uns (MM. Bertrand de Doue et Desnoyers) l’idée de bouches latérales, au pied du grand cône démantelé du système volcanique du Mont-Dore, dont le pic de Sancy pourrait être considéré comme la plus haute sommité conservée.

Huit membres de la Société, guidés par M. Bouillet, se dirigèrent vers le pic de Sancy : la neige qui couvrait toutes les hauteurs qu’ils parcoururent les empêcha d’en étudier la composition ; ils recueillirent seulement à l’E. du pic de Sancy quelques échantillons de trachyte scoriacé et d’une espèce de pouzzolane. Enfin, après deux heures environ d’une route sans danger, mais non sans fatigue, ils atteignirent la base de la dernière sommité du pic de Sancy. Là quelques membres