Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/121

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« Un profond ravin, derrière Melano, me parut très propre à éclaircir la question ; je l’avais déjà visité en 1825, mais non pas avec autant de détails que cette fois ; je le trouvai en effet, sans contredit, le point le plus instructif de la contrée (voy. pl. 1, fig. 1).

« La masse dominante et inférieure dans ce ravin est encore le porphyre noir, qui est recouvert par une espèce de tufa ou brèche porphyrique à fragmens de porphyre noir, et quelquefois rouge. Sur cette roche, vient une brèche calcaire, composée de morceaux angulaires du calcaire que je vais signaler en place sur un plan plus élevé ; néanmoins, ou y trouve mélangés aussi des débris de porphyre. Enfin, on arrive au calcaire secondaire (jurassique) bien stratifié, en gisement contrastant, incliné au sud, et en contact transgressif avec le tufa.

« Il est très remarquable d’observer entre la masse inférieure du porphyre noir et le tufa porphyrique, une masse, proportion gardée, fort étroite, de porphyre rouge, qui décrit une zone ondulée entre les deux roches, en présentant au porphyre noir, une surface très inégale et à limites angulaires très prononcées, tandis qu’elle plonge fortement a l’ouest sous le tufa et le calcaire. On reste dans l’incertitude de savoir si l’on a devant soi le dernier reste du dépôt originaire de porphyre rouge, ou si c’est une masse qui s’est introduite postérieurement sous la forme d’un filon. Néanmoins, si on arrive sans idées préconçues, on sera bien plus porté à embrasser la dernière opinion que la première (voy. pl. 1, fig. 2).

« Il est très probable que ce filon est le prolongement septentrional du dépôt qui traverse la route entre le Melano et Rovio, et que les parties qu’on pourrait prendre dans ce lieu pour des filons de porphyre noir ne sont que les portions angulaires supérieures de la masse de cette dernière roche, placée plus inférieurement.

« Si la rive occidentales ravin en question est si instructive, le côté septentrional ne l’est pas moins, car on y voit le porphyre noir s’étendre au loin en même temps qu’une petite masse de porphyre rouge s’y insinue sous la forme d’un filon ascendant, et se termine brusquement vers sa partie supérieure au milieu du rocher noir. Plus avant dans le ravin, le porphyre noir est coupé subitement par une masse de porphyre rouge, qui a 40 pas de puissance, et s’élève à côté de lui avec une inclinaison forte à l’ouest. Ensuite, il y a un rocher de porphyre noir ayant à peu près la moitié de l’épaisseur précédente, et enfin l’escarpement du calcaire, qui s’enfonce presque verticalement à côté du porphyre (voy. pl. 1, fig. 3).