séance, je ne vois ni dans la forme générale du cône volcanique du Cantal, ni dans la nature et la distribution relative des matériaux dont il est composé, aucun motif pour lui attribuer une origine différente de celle des cônes de l’Etna et du Vésuve ; mais encore la manière dont le Cantal est sillonné par des vallées divergentes qui, en commençant sur les versans opposés d’une arête circulaire centrale qui les sépare à leur origine, s’écartent en s’élargissant jusqu’à leur débouché sur le sol fondamental, est un fait entièrement inconciliable avec les résultats théoriques calculés, que donnerait l’étoilement d’un sol solide soulevé autour d’un axe.
« De plus, l’épaisseur de matières alternativement compactes, meubles et scoriacées dont les assises apparentes présentent au centre du cône, des coupes verticales de plusieurs centaines de mètres de hauteur, tandis qu’à sa circonférence ces matières volcaniques se réduisent graduellement à rien, forcerait de supposer, si l’on admettait la formation du cône actuel par soulèvement, que les matières volcaniques dont il est composé ont rempli une cavité circulaire dont la profondeur aurait été au moins égale à la hauteur de ce cône au-dessus de sa base, c’est-à-dire de 7 à 800 mètres, et ensuite que l’effort pour soulever ces masses se serait justement exercé sur la partie centrale la plus épaisse ; suppositions bien gratuites, puisqu’il est impossible que des matières semblables à celles dont est composé le Cantal qui sortent d’une manière successive par les ouvertures d’un sol horizontal, puissent se disposer sur ce sol autrement qu’en formant un cône dont les pentes variables pourraient à la rigueur avoir jusqu’à 45°, et celles du Cantal sont de 4° au plus.
« Aux faits et considérations qui précèdent, j’ai ajouté comme preuve, pour ainsi dire surabondante, que l’horizontalité des couches du terrain tertiaire auprès d’Aurillac, éloignait encore toute idée de soulèvement général, croyant que les dérangemens réels de ce même terrain tertiaire, observés dans la vallée de Vie au-dessous de Polminhac (voir la coupe donnée par MM. Lyell et Murchison Ann. des sc. nat. octobre 1829), pouvaient avoir eu lieu depuis le creusement de la vallée, tout comme la présence de fragmens isolés et plus ou moins volumineux de silex et de calcaire d’eau douce au milieu des produits volcaniques à différentes hauteurs, pouvait s’expliquer, ainsi que beaucoup de dislocations locales, par la sortie des matières rejetées lors des premières éruptions, et par les secousses qui agitent fréquemment les contrées volcaniques.