Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/214

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intervalles de temps ont pu les séparer les unes des autres ; ainsi, après une première éruption de conglomérats, il y a eu formation d’un cratère lac, caractérisé par les lignites ; celui-ci a été comblé et nivelé par de nouveaux conglomérats sur lesquels s’est établie la grande nappe de trachyte porphyroïde à grands cristaux qui a été fluide, si l’on en juge par sa disposition et sa texture. Celle-ci a été disloquée et relevée en divers points : d’abord par la sortie des trachytes domitiques, dont le caractère le plus saillant est d’avoir joui de peu de fluidité ; car ils ne présentent pas de coulée, et affectent généralement la forme d’énormes dykes.

Une seconde formation qui a encore influencé les nappes précédentes, est celle des trachytes gris qui ont percé principalement en filons, et donné des coulées à l’instar des volcans modernes ; ils doivent avoir été très fluides, et paraissent passer aux basaltes, vu leur teinte grise, leur solubilité dans les acides, et les péridots qu’ils renferment en beaucoup de points.

Le basalte a agi dans le même sens, et parait avoir produit, entre autres, l’élévation du Puy Gros ; sa sortie a encore donné lieu, au roc Courlande, à la circonstance remarquable de deux fractures dirigées à peu près à angle droit, et qui eussent formé des vallées si, en vertu de sa fluidité, il ne les eût pas comblées ; en sorte que les eaux n’ayant aucune prise sur elles, il n’y eut pas d’élargisement subséquent.

Jusqu’à la fin de ces époques, il a dû y avoir de grandes ondulations dans le sol, mais les vallées actuelles n’existaient pas encore, car toutes les fissures ont été immédiatement obstruées par l’injection des matières volcaniques. Une roche nouvelle, à en juger par son insolubilité comparative dans les acides, par sa forme de dyke et par sa position, dans un centre bien caractérisé vers lequel les couches se relèvent de toutes parts, paraît donc être la cause de ces fractures, par l’effort qu’elle fit pour paraître au jour.

Cette roche, qui est la phonolite, affecte encore en d’autres points la disposition en filons, ce qui pourrait bien en indiquer plusieurs époques ou formations dont quelques unes seraient peut-être antérieures à certains basaltes ; cependant l’obscurité qui enveloppe la plupart de ces derniers gisemens n’a pas permis à M. Fournet de décider la question.

Deux autres roches méritent d’être prises en considération : ce sont les dolérites et les conglomérats récens. Ces derniers paraissent avoir induit quelquefois en erreur les géologues, vu leur disposition en une assise morcelée, située au milieu environ de la