Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/248

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Ce qui passe avec les vapeurs aqueuses, n’est que le produit de la tension du pétrole à 100° centigrades ; mais on peut, avec ce mode de procéder, être sûr qu’on n’obtient que des produits aqueux et absolus, et non pas des produits de la distillation sèche. La houille restant dans la cornue n’a rien perdu de ses propriétés, si ce n’est que l’éclat de sa cassure est devenu mat.

« Si l’on veut aller plus loin, et rechercher comment s’est formé le pétrole, et pourquoi il prend son origine dans les houilles, je crois, dans ce cas, pouvoir proposer la réponse suivante. Dans tous mes travaux antérieurs sur le pétrole, je ne me fiai jamais à la pureté de cette substance telle qu’on la trouve dans le commerce, parce qu’elle me paraissait toujours avoir quelque odeur d’huile de térébenthine, et avoir été falsifiée au moyen de cette dernière. Ma défiance était augmentée par l’impossibilité de parvenir à faire brûler le pétrole sans fumée noire, particularité qui le distingue si éminemment de l’Eupion. Je ne fus donc pas peu étonné de retrouver la même odeur de térébenthine dans l’huile que j’avais moi-même obtenue de la houille et de la pureté de laquelle j’étais sûr. Cette odeur devenait surtout bien reconnaissable lorsque je frottais quelques gouttes de cette huile entre les mains. Cela me prouva que cette odeur de térébenthine appartenait jusqu’à un certain point au pétrole le plus pur, et qu’elle pouvait d’autant moins être confondue avec d’autres auteurs, que l’huile était plus pure. Mais en comparant les propriétés physiques et chimiques du pétrole naturel et artificiel avec celles, de l’huile de térébenthine, j’arrivai au parallèle suivant :

« Ces huiles se ressemblent complètement quant à leur limpidité, leur manque de coloration, l’espèce de teinte accidentelle jaune, leur liquidité ; leur odeur est dans le fond très analogue, et ne paraît un peu modifiée que par divers mélanges accidentels. De même que les huiles de térébenthine provenant de différens pins ont des odeurs un peu différentes, de même le pétrole de différentes sources offre des variations dans son odeur ; mais toutes ces odeurs participent plus ou moins de celle de l’huile de térébenthine, reconnue plus distincte par la friction entre les mains.

« Le pétrole artificiel, et l’huile de térébenthine rectifiée, ont presque le même goût ; celui de la dernière est un peu plus fort, quoique à peu près de la même espèce.

« La pesanteur spécifique de l’huile de térébenthine qui est indiquée dans les traités, varie entre 0,79 et 0,87, dont la moyenne 0,83, correspond exactement à celle du pétrole d’Amiano, et de la variété artificielle.