Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/252

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6o L’eupion et le pétrole sont deux substances différentes par leurs bases ; mais l’huile rectifiée du goudron de houille, dissolvant le caoutchouc, renferme en particulier un mélange de pétrole et d’eupion. »

Ce mémoire donne lieu à quelques observations.

« Suivant M. Fournet, les bitumes contenus dans les roches ne peuvent pas provenir, dans tous les cas, de la distillation des couches houillères, malgré l’analogie que M. Reichenbach peut avoir reconnue entre les produits de cette distillation et les pétroles. En effet, on retrouve, dit-il, ces produits huileux et bitumineux dans une multitude de roches qui, par leur position, sont tout-à-fait indépendantes et isolées des couches houillères. Ainsi, les pétroles du Puy de la Pège en Auvergne sortent d’un terrain d’eau douce sous lequel rien ne fait présumer l’existence de couches houillères ; mais en les admettant, même pour ce cas, où la superposition peut les masquer, il existe d’autres circonstances qui mettent ce fait en évidence.

« Ainsi, dans les Vosges, il existe de petits bassins ou vallées parmi lesquelles je citerai celle de Lembach, près de Wissembourg, qui sont encaissées en plein dans le grès vosgien superposé lui-même au terrain primitif, et dans lesquelles se trouve en stratification non concordante le grès bigarré auquel se lie intimement le muschelkalk ; ainsi donc, il ne saurait y avoir ici aucune couche houillère, et cependant le muschelkalk est tellement bitumineux, qu’il exhale une forte odeur quand on le pile, et qu’il laisse surnager une pellicule huileuse quand on le dissout dans l’acide muriatique. Cette matière organique est encore bien plus abondante dans le lias qui fait suite à ces terrains.

« On pourrait, il est vrai, supposer encore ici l’existence d’animaux ou de végétaux contemporains à ces calcaires, et qui auraient produit cette abondance de matière huileuse par leur décomposition, tout comme elle existe dans les houilles.

« Mais si on se reporte aux expériences de Knox, qui a soumis la distillation sèche des roches primitives, et en a encore tiré de pareils produits, on sera déjà porté à considérer ces matières comme étant de toutes les époques, et contemporaines à toutes les formations ; seulement, elles se sont déposées ou formées plus abondamment en certaines circonstances qu’en d’autres.

« D’ailleurs, j’ai reconnu que certains calcaires spathiques ou lamelleux, roses, inclus dans les filons métallifères de Pont-Gibaud,