Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/27

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Tende, à une hauteur de 8,000 pieds, un calcaire granulaire, quelquefois dolomitique, analogue à celui de Carrare, et surmonté de schistes argileux à fucoïdes, de macigno, et enfin de calcaire compacte, série qui appartient à la craie inférieure du midi. Les gypses de la vallée de la Stura et de la Tinca sont accompagnés de calcaire caverneux, et ne sont que des modifications du calcaire secondaire, au contact des gneiss et des talcschistes.

Un grand système arénacé, qui forme l’enceinte d’un bassin s’étendant des montagnes du Var aux Alpes, s’appuie sur un axe primordial, dirigé du N.-O. au S.-E. L’auteur l’assimile, avec doute, au grès rouge, et place, au-dessus, toute la série des formations jurassiques, puis le grès vert, et la craie inférieure à nummulites, succession de roches que nous allons retrouver plus à l’est, dans les montagnes de Carrare.

L’auteur descend ensuite sur le revers septentrional de l’Apennin ; il signale dans le Tortonais des agglomérats granitiques au-dessous du calcaire à fucoïdes, et d’après l’absence du granite dans toute la contrée environnante, il les attribue à la sortie de roches serpentineuses. Nous rappelons, à cet égard, qu’en Morée, de semblables agglomérats existent dans une même position géologique, quoique les gneiss et les micaschistes dont ils sont formés ne se voient aujourd’hui que dans les îles de l’Archipel. Ces agglomérats forment la partie inférieure de la série du grès vert ; ils sont représentés, dans le nord de l’Europe, par des grès siliceux et ferrugineux, et nous pensons comme M. Pareto qu’ils sont dus à la sortie des serpentines ; la nature du grès vert supérieur et les agglomérats de sable et galets serpentineux remplis de dicérates et autres fossiles du grès vert prouvent d’une manière incontestable que la première éruption serpentineuse est antérieure au grès vert.

Un fait sur lequel M. Boué et les géologues allemands avaient fixé l’attention de la société, l’association des orthocères avec les ammonites dans le calcaire salifère de Salzburg, nous a valu, de la part d’un auteur dont les travaux sont devenus classiques en France, de M. de La Bêche, une description complète des environs de la Spezzia, insérée dans les Mémoires de la Société. L’auteur a cru reconnaître une semblable association de bélemnites et d’orthocères dans un système de couches, composées de calcaires compactes, dont plusieurs sont exploitées comme marbres à Porto-Venere, d’argiles schisteuses endurcies et de dolomies. MM. de La Bêche et Guidoni ont trouvé ces prétendus orthocères associés à des bélemnites, au milieu d’un gisement de fossiles des