Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/312

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Pont-Gibaux. Ce petit lambeau basaltique, qui se trouve plus rapproché que tous les autres du foyer des éruptions modernes, et qui, par suite, a été plus exposé qu’aucun d’eux aux secousses dont ces éruptions ont dû être accompagnées, et aux dégradations dont elles ont dû être la cause, est devenu le texte d’une objection de détail. Cette objection a été rendue insignifiante par la manière dont elle a été imprimée, parce qu’on ne l’a fait porter que sur la direction des prismes basaltiques, direction qui n’est pas susceptible d’être constatée, dans son ensemble, avec assez de précision pour qu’il soit possible d’en tirer, dans un sens ou dans un autre, la moindre conclusion positive ; mais je vais examiner l’objection dans sa forme première : elle portait sur l’inclinaison que présente aujourd’hui la surface supérieure du lambeau basaltique qui couronne le cap de Prudelle.

Il est en effet certain, d’après les nivellemens que M. de Cournon a effectués pour vérifier les célèbres expériences barométriques de M. Ramond, que la partie occidentale et la plus en saillie, dans la plaine de ce lambeau basaltique, se trouve de 93 mètres plus basse que son extrémité orientale, qui est sensiblement au niveau de la Baraque ; la distance des points où ces hauteurs ont été mesurées est de 1,600 mètres ; et il résulte de ces données qu’une ligne droite, couchée sur le lambeau de Prudelle, dans son état de dégradation actuel, serait inclinée de 3° 19′, quantité qui déjà est moindre que celle de la plupart des flancs du Cantal.

Mais avant de tirer aucune conclusion de ce résultat, il faudrait savoir ce qu’il deviendrait si on restaurait complètement la surface du lambeau de Prudelle. Or, tout indique que, si cette restauration était opérée, l’extrémité occidentale, la plus saillante dans la plaine et aujourd’hui la plus basse du lambeau, gagnerait en hauteur beaucoup plus que l’autre, de sorte que la pente