Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/34

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l’Auvergne, a rendu un service essentiel à la géologie en faisant connaître le sol primitif sur lequel s’étaient ouverts les volcans et entassés les ossemens fossiles qui jusqu’à présent avaient attiré presque exclusivement l’attention des naturalistes de l’Auvergne.

Selon M. Péghoux, les gneiss, micaschistes et tachistes formaient jadis une enveloppe continue à la surface du centre de la France ; aujourd’hui ces mêmes roches sont redressées et repliées autour des grands massifs montagneux de la Lozère, du Forez et du plateau granitique du Puy-de-Dôme.

À partir de cette première rupture de l’écorce terrestre, l’introduction successive des protogines, des porphyres entre le granite et le gneiss a produit de nouvelles modifications dans la même contrée ; les trachytes et les basaltes se sont élevés plus tard en suivant la direction des fissures, et enfin les actions volcaniques modernes agissant sur cette salbande ont produit de distance en distance des phénomènes identiques à ceux des volcans aujourd’hui brûlans. L’auteur distingue, comme la plupart des géologues, plusieurs épanchemens granitiques ; ainsi, à Pontgibaut il y en aurait deux, et à Ménat jusqu’à trois ; à Clermont ou distingue deux granites d’âges différens dont l’apparition a morcelé et en quelque sorte éparpillé les derniers lambeaux du gneiss.

Le professeur Studer de Berne avait visité, en 1825, avec M. de Buch, les bords du lac de Lugano, et avait adopté, non sans qu’il lui restât quelques doutes, les opinions de ce savant sur la postériorité des porphyres pyroxéniques au porphyre quarzifère ; il a voulu revoir cette même contrée avec plus d’attention, et il paraît aujourd’hui convaincu que ce sont les porphyres quarzifères qui ont traversé le grand épanchement pyroxénique. L’auteur réunit, dans une seule formation, avec le porphyre quarzifère, les granites de Baveno, du mont Mulatto, et du mont Salvatore.

Si le mémoire de M. Hoffmann sur le même sujet n’était pas en dehors de la période dont j’ai à vous rendre compte, je montrerais l’accord de ses observations avec celles de M. Studer. Suivant M. Hoffmann, le granite, le porphyre quarzifère et le mélaphyre, appartiendraient à une seule époque géologique, antérieure même à la formation des calcaires dolomitiques.

D’après ces faits et quelques communications de M. Bertrand-Geslin, les idées théoriques de M. de Buch seraient-elles encore exposées à de nouvelles et plus importantes modifications ?

Plus nous avançons dans l’étude des roches cristallines dites primitives, plus nous acquérons de preuves de leur origine peu ancienne. Est-il aujourd’hui un massif granitique ou même un