Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/36

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à l’illustration des effets produits par l’épanchement des porphyres amphiboleux, nommés ophites par Palassou. Cette roche serait venue au jour à l’état de fluidité, ou se serait épanché à une époque postérieure à la formation subapennine, et par des fractures dirigées de l’est 10° nord à l’ouest, 10° sud ; fait qui concorde avec la théorie de M. de Beaumont sur le soulèvement des Alpes. L’ophite est accompagnée de gypse non stratifié, et fréquemment de sel gemme. Les calcaires compactes sont converties par le contact ou le voisinage de l’ophite en calcaire celluleux et dolomitiques, effet produit exclusivement, comme nous le verrons plus tard, par l’épanchement des roches abondantes en silicate de magnésie.

M. Dufrénoy est conduit par des considérations purement géologique à regarder la lherzolite, roche pyroxénique, comme une variété de l’ophite, opinion rendue très probable par les travaux de M. Gustave Rose.

M. Tournal, dans son Mémoire sur les roches volcaniques des Corbières, ajoute de nouveaux faits aux observations précédentes : ici, les roches ignées qui sont à base de pyroxène produisent sur le terrain secondaire les mêmes altérations que l’ophite, en se rapprochant davantage des véritables produits volcaniques par leurs caractères extérieurs. M. Boubée observe, en outre, que ces roches passent par des nuances insensibles aux ophites les mieux caractérisés. Il résulte de cet ensemble d’observations que l’épanchement ophitique s’est étendu sur toute la longueur de la chaîne.

M. dufrénoy ne se borne pas à décrire les diverses circonstances du gîte de Rancié ; il appuie les conséquences théoriques qu’il doit déduire, par le gisement d’un grand nombre d’amas métallifère des Pyrénées ; il prouve que ces amas ferrugineux sont indépendans des formations qui les renferme, puisqu’ils appartiennent indifféremment au terrain de transition, au lias, au terrain crétacé, ou enfin au granit qui est en contact avec ces différens terrains. Partout, ils se montre à la jonction même des terrains granitoïdes et des roches superposées ou à une très petite distance. Le calcaire saccaroïde, mais non dolomitique, qui les renferme, doit sa texture au contact du granite, et cette texture, ainsi que la formation des minerais ferrugineux, serait la conséquence du principal soulèvement des Pyrénées.

M. Boubée, au contraire, regarde ces différens gites métallifères comme le résultat d’infiltrations ou de concrétions produites