Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/375

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Dans la question des cratères de soulèvement, dit M. C. Prévost, il faut bien distinguer la théorie, qui, rationnelle en elle-même, peut être applicable à certains cas particuliers, et les applications trop générales que l’on a faites de cette théorie.

Déjà de nombreuses observations ont démontré que les volcans en activité connus, ne présentent aucune des conditions exigées par la théorie.

Le Vésuve, Vulcano, Stromboli, Santorin, bien qu’ils offrent, autour du cône central d’éruption, un cirque extérieur, que l’on a regardé dans le premier moment comme les bords d’un prétendu cratère de soulèvement, ont été mis hors de cause, presque d’un commun accord, par les deux partis.

Ténériffe et Palma même, qui ont servi de point de départ pour l’Établissement de la Théorie, peuvent, par analogie, être assimilés au Vésuve et à Santorin.

Il ne reste plus réellement parmi les terrains d’origine volcanique que les volcans éteints, dans lesquels les partisans des cratères de soulèvement essaient de se maintenir. Le Cantal et le Mont-d’Or, leurs principales places fortes, défendues avec autant d’habileté que de savoir, ont déjà essuyé plusieurs assauts contre lesquels elles résistent avec courage…

Mais au midi du Cantal, dans le haut Vivarais, entre Pradelle et Montusclat, il existe un petit fort qui, au premier moment, a paru d’autant plus inexpugnable, qu’on l’a présenté comme étant entièrement. construit en granit, et comme le premier exemple incontestable d’un cratère de soulèvement dans un sol non volcanique (Voyez Bull. Soc. Géol. T. 3, p. 169.)

En effet, devant cet exemple paraissaient devoir tomber les objections puissantes faites contre les prétendus cônes et cratères de soulèvement formés de dépôts stratifiés de matières volcaniques.

On ne pouvait plus demander, en présence du cratère de Pal, 1o comment des scories, des laves, des conglomérats en lits, superposés, avaient pu être déposés d’abord horizontalement ; 2o pourquoi, là où des bouches d’éruption avaient précédemment donné lieu au rejet de matières volcaniques, et où existaient par conséquent des canaux de communication entre la partie inférieure de la croûte terrestre solidifiée et sa surface extérieure, la résistance aurait été telle, que, pour sortir, des matières (dont on ne trouve aucun vestige) auraient soulevé et brisé les dépôts volcaniques ?

Ici, plus d’analogie à invoquer, plus de comparaison à établir avec les volcans brûlans. Le Volcan du Pal présentait un cirque