Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/389

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je ne prétends pas que toutes les cavernes aient été formées de cette manière, j’ai voulu seulement indiquer quelle avait dû être la cause générale la plus probable. »

M. Virlet rappelle ensuite à la Société, la communication qui a été faite par M. Darcet à l’Académie des sciences, dans sa séance du 24 février, relative à une expérience curieuse de M. Bierley. Suivant ce physicien, si l’on présente une barre de fer chauffée au rouge blanc, au vent d’un fort soufflet de forge, le métal n’est pas refroidi ; il brûle au contraire vivement et en lançant de tous côtés des étincelles brillantes, comme cela a lieu lorsqu’au fait brûler du fer dans de l’oxigène pur.

M. Darcet a répété l’expérience qui a complètement réussi, et a observé que la température du fer a plutôt augmenté sous l’influence du vent rapide sortant du soufflet ; l’oxide formé fondait et coulait facilement ; le fer, constamment mis à nu, continue à brûler avec vivacité, et l’oxide de fer obtenu par cette opération est très magnétique.

Pour rendre l’expérience plus simple et plus facile à répéter, M. Darcet prit une tige de fer de 1 décimètre de longueur, de 12 millimètres de diamètre, et percée d’un trou à l’une de ses extrémités ; il y attacha un fil de fer de 1 décimètre de longueur, et y fixa une corde : ayant ensuite fait rougir convenablement la tige de fer, il la fit tourner en rond comme une fronde ; la combustion du fer s’opéra parfaitement ; l’oxide à mesure qu’il se formait était lancé au loin, et le phénomène présentait l’aspect des pièces d’artifice connues sous le nom de soleils.

Cette expérience, que j’ai aussi répétée, ajoute M. Virlet, est d’autant plus remarquable, qu’elle offre un phénomène contraire à la loi de conductivité de la chaleur, reconnue jusqu’à présent dans le fer ; car, tandis que dans l’opération les parties du fer chauffées blanc continuent de brûler et à se maintenir à la même température sous le vent du soufflet, celles qui n’ont pas été chauffées au rouge-blanc se refroidissent ; en sorte que le courant d’air rapide produit simultanément deux phénomènes contraires. Les forgerons savent très bien que souvent le fer se brûle sous le vent du soufflet, et en proportion d’autant plus grande que l’ouvrier est moins habile chauffeur ; mais toutes les personnes qui avaient connaissance de ce phénomène n’avaient pas pu encore bien s’en rendre raison ; l’on savait seulement que certains ouvriers emploient quelquefois un quart, un tiers et même une moitié plus de fer que d’autres, pour fabriquer tel ou tel objet.