Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/416

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différentes hauteurs, sur tout le littoral de la Sicile ; et M. Boué en a aussi signalé sur les côtes des environs de Nice et de Gènes qui ont la même origine.

Je suis si bien aussi dans l’opinion, que souvent de simples dislocations, sans le concours d’autres phénomènes, ont suffi pour donner naissance à certaines cavernes, que, dans la note sur les Katavothrons et les Képhalovrysis de la Grèce, insérée au tome III, page 233 du Bull., j’ai dit positivement que l’existence de ces Katavothrons et Képhalovrysis (qui ne sont que les issues d’autant de cavernes à ossemens, servant de conduit souterrain à une grande partie des eaux de cette contrée) s’y liait à celles des plaines fermées ; que leur origine était due aux diverses dislocations, qui, par leur croisement, avaient donné naissance à ces plaines fermées, et que par conséquent elles devaient remonter à une époque antérieure à celle du dépôt du terrain subapennin, puisque celles-ci étaient déjà pour la plupart formées antérieurement à cette époque géognostique. Enfin, j’ai cité dans ma dernière note la caverne de Jupiter à Naxos, comme existant dans un angle d’inflexions des couches calcaires (voyez la planche xxxix de la 2e série de l’Atlas, des travaux de la section des sciences physiques de l’expédition scientifique de Morée, qui représente une vue de l’entrée de cette caverne). Ce mode de formation sera également facile à concevoir, si l’on réfléchit que, lorsqu’un certain nombre de couches superposées ont été infléchies, pliées ou refoulées sur elles-mêmes, par une force quelconque, il a fallu de toute nécessité, s’il n’y a pas eu rupture, que les couches glissassent les unes sur les autres, de manière, par exemple, à ce que, dans un refoulement ondulatoire, les couches supérieures circonscrivant un angle d’inflexion, présentassent un plus grand développement que les inférieures ; circonstance qui ne leur a pas toujours permis de pouvoir reprendre aussi facilement que les inférieures leur position normale, et qu’elles ont laissé entre elles des vides qui ont formé autant de cavernes. Ce phénomène, pour me servir d’une comparaison vulgaire, est tout-à-fait comparable à ce qui a lieu quand on plie en même temps un certain nombre de feuillets d’un livre, par exemple, puisqu’on les redresse en pressant fortement les extrémités, de manière à les empêcher de glisser les uns sur les autres ; les inférieurs se redressent facilement, tandis que les supérieurs, ne pouvant le faire à cause des points fixes, laissent entre eux des espaces vides, représentant en petit ce qui a quelquefois eu lieu dans la nature pour les couches de la croûte du globe. (Voyez la coupe théorique que je joins ici, et dans laquelle