Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/438

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de stérilité par la présence du mercure, et que ce fait est au contraire basé sur l’observation et l’expérience.

« Le mercure a été également reconnu dans la rue de l’Université, dans celle de la Carbonerie, dans la halle au poisson et dans plusieurs autres rues de Montpellier ; il a également été aperçu dans les marnes argilo-calcaires tertiaires d’un champ dit l’Olivette, qui est peu distant du ruisseau de Dagarelles. Or, comme tous ces lieux sont assez éloignés les uns des autres, on ne peut supposer que le mercure s’y trouve accidentellement, et la présence du mercure muriaté prouve assez que c’est son véritable gisement.

« Sans doute, il est singulier de voir un métal, qui n’avait été indiqué jusqu’alors que dans les terrains primitifs et secondaires, dans une formation aussi récente que les marnes dont il est question, et qui appartiennent aux couches les plus supérieures des terrains tertiaires immergés.

« L’abbé de Sauvage avant signalé avec assez d’exactitude la manière dont ces minéraux sont disposés entre les masses des marnes tertiaires ; aussi la note qu’il a publiée à cet égard dans l’histoire de l’Académie des sciences pour 1760, a-t-elle été successivement reproduite, à la vérité avec quelques additions, dans les écrits d’Amoreux, de Gouan, de Gensonne et de Poitevin[1].

De nos jours même, cette note a été encore insérée en partie dans la statistique de l’Hérault, page 33, mais l’on n’y a point indiqué la source où elle avait été puisée ; cependant, les divers savans dont nous venons de parler ont tous admis l’existence du mercure natif dans le sol de Montpellier, et la seule difficulté qu’ils paraissent s’être faite, tient à la question de savoir comment et pourquoi il s’y trouve. On sent que c’est là une question que. nous ne chercherons pas à résoudre, et qu’il nous suffira de décrire avec précision. La couche la plus supérieure ou la plus récente de nos terrains tertiaires marins, se compose de sables pulvérulents dont la couleur la plus générale est jaunâtre ou d’un blanc tendant vers cette première nuance. Ces sables renferment une grande quantité de débris organiques, soit terrestres soit marins.

  1. Mémoires de la Société d’agriculture de Paris, 1787, trim. d’été, pag. 20. — Herborisation aux environs de Montpellier, Introduction, page 4. — Histoire du Languedoc, tome I, pag. 251. — Essai sur le climat de Montpellier, pag. 6.