Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/490

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étaient regardes comme la représentation exacte des formations parisiennes. Il m’a donc paru juste de signaler cette idée nouvelle et les changemens importans qu’elle avait introduits dans la classification des terrains dont je vous ai entretenus.

Le Mémoire de M. C. Prévost sur Vienne, en Autriche, Mémoire dont je reconnais l’importance et le mérite de description, ne me paraît pas avoir fourni l’idée mère du travail de M. Desnoyers. J’y trouve au contraire une comparaison avec les terrains de Paris, et c’est par cette raison que je ne l’ai pas cité. Il en est de même de la note que M. Prévost a insérée dans le Bulletin de la Société philomatique, pour l’année 1825. Sans doute l’auteur, dont les travaux actuels sont empreints des idées nouvellement introduites dans la science, a oublié ses premières opinions ; c’est à cette erreur seule que je puis attribuer l’observation qu’il a cru devoir faire dans la dernière séance. Je vous demande donc la permission de lui rappeler, en transcrivant quelques unes de ses paroles, les opinions qu’il professait peu de temps avant la publication du travail de M. Desnoyers. Il vous sera facile de vous convaincre qu’il ne soupçonnait pas alors l’existence d’un terrain plus moderne que les meulières de Paris.

« S’il fallait se décider, écrit M. C.Prévost[1], à rapporter les terrains des environs de Vienne et ceux d’Italie à l’une de ces deux formations marines des environs de Paris, on conviendra que sous beaucoup de rapports généraux, on pourrait leur trouver de l’analogie avec la dernière et la plus récente de ces formations : comme eux, celle-ci est composée de couches meubles, d’argile plus ou moins pure, et de sable souvent micacé ; comme eux, elle semble être le dernier témoignage de la présence prolongée de la mer sur nos continents, et l’effet d’un déluge qui aurait anéanti des races entières de grands animaux déjà répandus sur les terres. »

Rien ne révèle dans ce passage l’idée d’une formation plus nouvelle que les assises les plus récentes de Paris ; l’auteur y établit au contraire une identité entre les formations, et surtout une identité entre la cause qui a produit les terrains de Vienne et de Paris.

Une seconde citation de ce même Mémoire prouvera que l’auteur regardait alors les terrains de Bordeaux comme analogues à ceux de Paris ; seulement il associait déjà, et avec raison, les faluns des Landes et de la Touraine avec les sables marins supérieurs

  1. Journal de physique, année 1820, tome XCI, p. 463.