Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/9

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de haute vallée ou des sédimens lacustres ; et c’est probablement aux phénomènes volcaniques dont le centre de la France étant déjà le théâtre, que l’on doit cette accumulation de débris de quadrupèdes dont M. Desnoyers a su reconnaître la trace. Les conséquences ingénieuses qu’il en a tirées doivent être d’autant plus appréciées, qu’à l’époque où elles furent émises elles étaient en opposition avec les idées généralement adoptées.

L’Italie, dont toute la partie centrale existait déjà lors de la formation méditerranéenne ou subapennine, et dont le sol, comme celui de l’Auvergne, était agité par les phénomènes ignés, précurseurs des éruptions volcaniques, devait présenter les mêmes accumulations d’alluvion et d’ossements, et les mêmes moyens de constater leur synchronisme avec les dépôts marins de l’époque subapennine. M Bertrand Geslin atteint en partie ce but dans un mémoire sur le terrain de transport du val d’Arno supérieur ; il s’attache principalement à décrire avec la plus grande précision toutes les circonstances de ce gisement célèbre qui consiste en trois lacs étagés, dont les dépôts de marnes bleues, de sables et de cailloux ne représentent pas une succession accidentelle, mais l’ordre qui doit régner au centre de tous les bassins comblés, lacustres ou marins ; les ossemens sont dispersés dans ces trois dépôts, et l’auteur remarque que leur conservation au milieu des cailloux roulés annonce pour la formation de ces derniers une origine antérieure Il est à désirer que M. Bertrand Geslin puisse, dans ses travaux ultérieurs, nous indiquer la liaison de ces dépôts à ossemens, avec ceux qui se trouvent dans les collines subapennines de la Toscane ; le travail de M. Cortesi sur les osseumes du Plaisantin donnerait peut-être un moyen indirect d’arriver à ce résultat.

À cet ordre de phénomène devraient se rattacher les observations que nous a communiquées M. Boubée sur le terrain diluvien à blocs erratiques et le creusement de la vallée du Rhône. L’auteur signale des caractères nouveaux pour distinguer les terrains diluviens des terrains alluviens ; les premiers sont arides et infertiles les seconds riches et bien arrosés. Il est très probable en effet que les anciennes alluvions ont perdu, dans un grand nombre de cas, les couches meubles et superficielles qui eussent fait la richesse du sol ; quant à la rareté des eaux sur les terrains diluviens, nous ne pourrions l’adopter qu’autant que l’auteur ne comprendrait sous ce dernier nom que les terrains clysmiens ou de transport violent ; où il n’existe aucune ordre régulier et homogène susceptible de retenir ses eaux ; mais, nous l’avouons, nous ignorons