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Quatrième Année.No 43.
Octobre 1904.
BULLETIN DU COMITÉ
DE
L’ASIE FRANÇAISE
PUBLIÉ MENSUELLEMENT
Sous la direction de M. Robert de Caix de Saint-Aymour
Adresser toutes les communications relatives à la rédaction au Bulletin du Comité de l’Asie Française,
Paris – 19, rue Bonaparte, 19 – Paris

SOMMAIRE


La Guerre 
 449
Le Japon et la Chine 
 456
L’Action sociale de la France en Indo-Chine, par Émile Traiper 
 458
La Situation en Indo Chine, par Édouard Payen. — Un discours de M. Beau 
 462
Variétés : Sur l’Oural, un jour de pêche en automne, par Paul Labbé 
 481
Asie Française : Le commerce indo-chinois en 1903. — Les primes pour la connaissance de la langue annamite. — La Chambre consultative mixte de commerce et d’agriculture de l’Annam 
 485
Chine : Lettre de Tchentou 
 488
Asie Russe : Le commerce russo-chinois par route de Kiakhta. — Le transport des poissons du bassin de l’Amour. — Dans le Nord sibérien. — La flotte de la mer Caspienne. — Les droits d’octroi en Sibérie Orientale. — La région de Touroukhansk. — Revendications japonaises 
 489
Turquie : Le commerce et la navigation de l’île de Rhodes pendant l’année 1903 
 491
Arabie : Nouvelles d’Arabie et de Koueit 
 493
Asie Anglaise : Les États fédérés malais 
 493
Nominations officielles 
 494
Bibliographie 
 496

CARTE

Carte graphique des opérations militaires sur le Yelou (Mandchourie)


SUPPLÉMENT

La Corée, par A.-A. FAUVEL, ancien officier des douanes chinoises.


LA GUERRE

Les résultats matériels de la bataille de Liao-yang, encore assez mal connus au moment où nous écrivions notre dernier article, peuvent être aujourd’hui précisés avec une exactitude suffisante pour qu’il soit intéressant d’y revenir.

Les Russes avouent une perte de 16.000 hommes, dont 4.000 tués et 12.000 blessés, et de 460 officiers. Celle des Japonais serait, d’après leurs propres dépêches, de 17.500 hommes et de 580 officiers, dont presque la moitié subie par l’armée du général Oku. Nous ne pouvons donc que répéter ce que nous disions l’autre jour, que la bataille de Liao-yang, eu égard au temps qu’elle a duré, n’a pas été excessivement meurtrière et n’a donné lieu en tout cas à aucune action aussi violente que la première attaque de Saint-Privat, où quelques minutes suffisaient aux troupes de Canrobert pour faucher la garde prussienne. On attendait avec une certaine curiosité le détail du butin japonais. Le compte rendu qu’en a donné le maréchal Oyama ne saurait être suspecté d’exagération, car il est vraiment modeste : 13 prisonniers, 20 chevaux, 2.000 fusils, 1.600.000 cartouches, 10.000 projectiles, 125 voitures de vivres, quelques tonnes de charbon, de farine et de riz. Sans qu’il soit besoin d’insister sur le nombre dérisoire des prisonniers, il importe de remarquer que la razzia des munitions de guerre est assez insignifiante. Rappelons, pour fixer les idées, qu’une pièce d’artillerie à tir rapide est approvisionnée à 500 coups en moyenne par les différents échelons de ravitaillement. Dix mille projectiles correspondent donc à l’approvisionnement de 20 canons, soit de 2 batteries et demie, la batterie russe comptant 8 pièces. Vraiment les Japonais étaient en droit d’espérer mieux de la capture d’une place où les Russes passaient pour avoir accumulé tous les magasins nécessaires à une