Page:Bulletin du comité historique des arts et monuments, volume 1, 1849.djvu/187

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 169 —

la main d’un ange de grandeur naturelle, placé au-dessus du cintre qui couronnait l’encadrement du sanctuaire. Aux deux extrémités étaient aussi deux anges adorateurs, d’une sculpture rare et d’une dorure éclatante. Le chœur était orné de très-anciennes tapisseries du temps des moines, qu’on y voyait représentés exerçant diverses fonctions.

Son ostensoir, en vermeil, était supérieurement travaillé. Deux anges placés à chaque côté de la tige formaient deux poignées pour le porter. Les livres des Évangiles et des épîtres étaient entièrement couverts en vermeil : ces garnitures formaient un encadrement en relief ; au milieu étaient ciselés en relief aussi des traits de la vie de saint Martial.

Le rétable de la chapelle des Bastides dans cette église se composait de la réunion de dix-huit petits tableaux en émail représentant les principaux traits de la vie de saint Martial. À en juger par ceux qui restent, ils étaient de l’émailleur Pénicaud.

La chapelle souterraine où avaient été déposés les restes de saint Martial et de sainte Valérie était aussi ornée de cadres d’émail, dans lesquels était peinte la vie du saint apôtre.

Saint-Pierre du Queyroix était très-riche en ornements et en argenterie ; il possédait deux ostensoirs, un ancien et un nouveau. Voici la description du premier :

La base était un quadrilatère dont les côtés se rapprochaient sur le devant ; il représentait les hautes murailles de la ville de Jérusalem crénelées et flanquées de quatre tourelles aux angles, qui servaient de poignées pour poser le saint sacrement. Dans l’enceinte était le sommet d’une montagne ; au centre d’un rocher était placée la lunette pour la sainte hostie. La montagne était surmontée de trois croix, celle de N. S. d’environ 7 à 8 pouces au moins ; les deux autres, plus petites, étaient celles des deux larrons.

Le second ostensoir était d’argent, d’un volume et d’un poids considérable ; sur le devant flottait un gros bouquet d’épis de froment et de grappes de raisin ; six énormes chandeliers en argent massif avaient été faits pour assortir l’ostensoir aux jours de solennités ; ils avaient près de cinq pieds ; le tout avait été travaillé par Blanchard, orfèvre, place Saint-Pierre, à Limoges, qui avait été à Rome pour s’y perfectionner.

La croix que portait le sous-diacre en allant à l’autel et qui servait pour la bénédiction de la fin de la grand’messe, avait deux