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du xiiie au xive siècle qui peuvent donner une idée de la décoration de ce monument[1]. Ces peintures ont été exécutées à fresque sur un enduit assez épais. Le motif A se retrouve sur toutes les clefs des voûtes, le motif B orne tous les arcs qui supportent les retombées des voûtes. Les pierres figurées décorées d’une étoile garnissent toutes les parois intérieures.

Dans la bulle qui énumère les églises, les prieurés et les chapelles que possédaient les bénédictins de Souvigny, se trouve : de Colundono, Coulandon, situé à environ 6 kilomètres de Moulins, sur la route de Limoges. La petite église, à une nef, par le travail grossier et de médiocre saillie de ses chapiteaux, pourrait bien appartenir au xie siècle. Cette église est sous le vocable de saint Martin, qui, suivant toutes les probabilités, est représenté sur le vitrail d’une chapelle latérale. Cette figure, reproduite sur deux baies de l’église avec le même dessin et quelques légers changements dans les couleurs, se retrouvait certainement sur les autres verrières qui ont été brisées. Ce saint, il est vrai, est ordinairement représenté à cheval, partageant son manteau dont il donne la moitié aux pauvres ; mais dans la légende du vitrail de la cathédrale de Tours, il porte exactement le même costume, celui d’évêque.

Le saint, nimbé et mitré, tient de la main gauche la crosse, dont la volute est tournée en dehors ; il bénit de la main droite, les doigts disposés suivant le rit latin. Une espèce de hausse-col ou collier apparaît sur la chasuble, terminée en biseau ; dessous, le pallium, attribut des archevêques, mais que le pape octroyait à certains évêques privilégiés ; enfin, sous le pallium, l’étole et l’aube ; la chaussure est en pointe.

Cette figure, haute de 44 centimètres, occupe la moitié du vitrail et date certainement du xiie siècle ; l’autre moitié, plus moderne, est peinte en grisaille. Des losanges sont figurés dans le milieu par les plombs ; à droite et à gauche, des moitiés de fleurs de lis peintes en grisaille sur un champ également en grisaille de traits verticaux et horizontaux.

La baie tout entière, haute de 1 mètre sur 0,18 centimètres de largeur, est formée par une niche ménagée dans l’épaisseur du mur.


  1. Voir planche II.