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l’objectif dans la chambre noire. J’obtins également mon épreuve. Ce fut un trait de lumière : l’image pouvant venir derrière une glace, en pressant le papier entre deux glaces, recouvrant auparavant un des côtés du papier photogénique de deux ou trois feuilles de papier bien mouillé, je pouvais entretenir l’humidité pendant un temps considérable, et mon papier, par son adhérence à la glace, conservait toujours une surface parfaite. Je pus ainsi aller au loin prendre une épreuve et venir la terminer dans mon cabinet. Ce moyen, on le voit, lève une des plus grandes difficultés de la photographie sur papier, et rendra son exécution plus facile que celle sur plaqué[1].

« Toutes les préparations que je vais décrire se feront à froid, non parce que cela est préférable, mais parce que ce mode est moins assujettissant, et qu’il devient ainsi à la portée du plus modeste préparateur, auquel un coin d’appartement, bien garanti de toute lumière, pourra servir de laboratoire. Elles seront faites à la lueur d’une bougie ou d’une lampe ordinaire.

Du papier négatif.

« L’opération se divise en deux parties : la première est celle qui doit donner l’épreuve de la chambre noire ; elle est négative, les parties éclairées étant représentées par les noirs, et vice versâ.

« Pour cette épreuve, on fera choix d’un papier de la force des plus beaux papiers à lettres, glacé, de la plus belle pâte possible (a). Je me suis trouvé très-bien de celui de M. Marion, marqué n° 10.

« I[2]. On versera dans une cuvette une dissolution de 1 partie de nitrate d’argent[3] et 30 parties d’eau distillée[4] (toutes les parties sont désignées au poids), sur la surface de laquelle on déposera le

  1. Nous croyons devoir faire observer ici que l’emploi des glaces n’est indispensable que pour les grands appareils. Ainsi, nous avons parfaitement réussi avec les appareils demi-plaque, et quart de plaque, en faisant adhérer nos papiers photogéniques sur la planchette par l’humidité seulement. Par ce procédé, l’opération gagne de vitesse et permettrait en plein soleil, l’été, d’opérer en une seconde ; mais, pour un appareil plaque normale, nous le répétons, les glaces, comme le dit M. Blanquart, sont essentielles, indispensables.
  2. Pour faciliter le souvenir des diverses opérations, nous les avons numérotées I, II, III, IV, etc.
  3. « Toutes les préparations de nitrate seront conservées dans des flacons à l’abri de toute lumière. » (Note de l’auteur.)
  4. 3 gr. de nitrate d’argent.
    90 gr. eau distillée.