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avec la préparation sur plaqué, on se contentait de déposer sur une des surfaces du papier les principes photogéniques. Cette opération chargeant inégalement la surface du papier, celle-ci était inégalement impressionnée à la lumière, lors de l’exposition à la chambre noire. Les réactions chimiques qui suivaient cette exposition accusaient toutes ces inégalités ; en outre, la préparation étant trop superficielle, l’image manquait de ton dans les parties lumineuses, et de transparence dans les demi-teintes. Cette analyse me conduisit donc à reconnaître ce principe, qu’il fallait rendre la pâte du papier photogénique, en procédant à sa préparation par absorption, de manière qu’elle recelât les principes chimiques des dissolutions, et qu’elle devînt ainsi le milieu dans lequel doivent s’accomplir les réactions chimiques, qui finalement constituent l’image photographique.

« Ce principe posé, chaque praticien peut, à son gré, choisir ses substances[1]. De même que, pour le plaqué d’argent, les uns préfèrent les bromures aux chlorures, de même, pour le papier, ils seront libres dans leur préférence : les résultats seront relatifs, mais le principe devra être observé dans la préparation.

« Afin de faciliter les premiers travaux de ceux qui voudraient se livrer à l’étude de la photographie sur papier, je vais leur indiquer ici les moyens de préparations des épreuves que j’ai produites, et dont l’emploi leur donnera un résultat propre à les encourager à de nouvelles études.

« Pour opérer promptement, il faut employer le papier mouillé : c’est là une condition qui rend l’opération très-difficile ; car, à peine le papier est-il déposé sur la planchette du châssis, qu’il se boursoufle. Pour parer à ce grave désagrément, on a conseillé l’ardoise humide ; mais cela ne retarde l’inconvénient que de quelques minutes, et, par suite, ne dispense pas de procéder à ces opérations préliminaires sur les lieux mêmes où l’on veut prendre une épreuve. À la recherche d’un moyen, je commençai à me servir d’une glace sur laquelle je déposais le papier et que je garantissais par la planchette pour former mon châssis. Un jour, par distraction, je plaçai cette glace dans mon châssis, dans le sens opposé, c’est-à-dire le papier en dedans et la glace faisant face à

  1. Voir les procédés ci-après. L’opérateur emploiera à son gré la méthode par absorption de M. Blanquart, ou l’application du liquide au pinceau, tel qu’il est indiqué pages 111 et 113.