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révoquer en doute son existence, et que, de nos jours, tout chrono logiste qui se respecte retranche du tableau. L’intrépide investigateur de nos origines va restaurer également Faramond. Comment ! ce roi Faramond qui n’est mentionné ni par Grégoire de Tours, ni par Frëdégaire ! Ne parlons pas de Frédégaire : bien qu’il ait certainement puisé ä quelques sources négligées par le Père de notre histoire, il n’est, a tout prendre, que Pabréviateur de Grégoire (le Tours. Quant à ce dernier, il écrivait une Histoire ecclésiastique des Francs ; et de là vient qu’il omet tant de choses sur les prédécesseurs païens de Clovis : il n’en parle qu’accessoire ment et sous forme d’introduction au règne de ce prince ; ses récits ne commencent qu’à la dix-septième année du i’ègt1e de Clodicn. Aussi nous voyons qu’il n’a rien dit d’un évènement de la plus grande importance pour l’histoire des Francs, et qui est relaté dans des

documents d’une autorité irrécusable : évènement postérieur

à la mort de Teudomer et qui a précédé le règne de Clodion. Prosper (YAquitaine et Cassiotlorc vont nous aider à combler une lacune de dix ou onze années dans Grégoire de Tours. On lit dans la Chronique de saint Prosper däkquitâine, écrivain du v” siècle, que les Francs s’étaient emparés d’une partie de la Gaule voisine du Rhin et qu’ils en avaient la possession ; mais que, sous le consulat de Félix et (le Taurus, destin-dire en l’année 428, ils furent taillés en pièces par le comte Aétius, qui fit rentrer cette région sous la domination des Romains. Le même fait est relaté dans la Chronique de

’ Cassiodore, au v1e siècle (1). Ainsi les Francs qui, vers 418,

(1) Fclice et Tanro eonsnlibus, pars Galliai-um propinqua Rheno quam Franci possidendtzm occupauerant, Aetii comitis armis rccepta. (Prosp ; AquiL, Chrou. ad aun. L28.)

Felice et Tauro consulibtts, Aetius, multis Francis cæsis, quam occupavcrant propinqzeamltfaeizo Galliarum partem recepit. (CassiocL, Chron. ad ann. 428.) ’ ’