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Saint-Erblon, de Laillé, de Châtillon-sur-Seiche, de Chanteloup, de Cornu, de Bourg-Barré et de Saint-Jacques-de-la-Lande.

Entre le château et le bourg de Chartres, tout près du premier et à la limite de ses dépendances, existait le fief de la Poterie, dont le nom indique l’industrie des habitants. Le droit de haute, moyenne et basse justice s’exerçait dans l’auditoire de la seigneurie qui était situé en ce lieu de la Poterie, où se tenaient aussi des foires et marchés. On lit dans l’aveu de 1682 qu’il y avait à cette époque un « droit de coutume et de péage de pots sur les potiers de la Poterie de Fontenay, qui était un pot pour chaque journée, au choix du seigneur ou de son fermier et receveur, » Nous citerons encore un article du règlement de la police générale de la Cour du Parlement de Bretagne, en date du 16 octobre 1751, qui « enjoint aux fabriqueurs de pavés et briques de la Polerie de Fontenay, paroisse de Chartres, de faire des briques comme anciennement, bien cuites, loyales et marchandes. »

Le village, qui portait encore, dans la seconde moitié du xviiie siècle, le nom de Poterie de Fontenay, est connu aujourd’hui sous celui de Poterie de Chartres. On y fabrique toujours des ouvrages de terre ; mais ces produits, que l’on expose à Rennes sur les places les jours de marché, sont d’une grossièreté désolante. Qu’il n’en ait pas toujours été ainsi, qu’à l’époque de la Renaissance française il y ait eu là, sous le patronage des sires de Fontenay et, plus tard, des seigneurs de Brissac, un atelier, non pas rival, — ce serait trop prétendre, — de ceux d’Oiron et de Saintes, mais lâchant de s’en rapprocher, c’est ce que nous espérons établir en continuant de faire connaître ce que nous avons pu rassembler jusqu’à ce jour de pièces artistiques de cette ancienne fabrique. − Le temps amènera sans doute beaucoup d’autres découvertes. Disons dès maintenant que le degré d’abaissement où se trouve aujourd’hui le travail de terre à Chartres ne fait que