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les pointes du pourpoint sont jaunes et la couronne de laurier est dorée ; pour Catherine de llîédicis, la chemisette est d’un blanc jaunâtre, la boucle d’oreille, le collier et les filets de la résille sont dorés ; le fond des médaillons est d’un brun noirâtre ; en dedans de la guirlande très-saillante qui les entoure et qui est, de la même couleur, il y a deux cercles qui sont dorés.

On vient de découvrir, en continuant d’enlever des badit geons, pourquoi les médaillons en terre cuite : sont peints et non vernis : c’est que toute la partie supérieure de la cheminée dans laquelle ils figurent est également recouverte de peintures décoratives polychromes avec lesquelles ces médaillons devaient s’harmoniser. Au-dessus de Pécusson est une tête juvénile qui semble ailée ; des deux côtés, comme supports de cet écusson, sont deux figures, un homme et une femme, et le reste de la surface est couvert d’ornements consistant surtout en des groupes de fruits.

Il convient de remarquer ici que lesimédaillons employés comme motifs d’ornementation étaient fort en usage en France au xvie siècle : sur l’arc de Gaillon, qui était le portail du château de cé nom, construit par Philibert Delorme pour le cardinal d’Amboise, — 1502-1509, — il y a des médaillons entourés de bordures et contenant des bustes de personnages. Au manoir d’Ango, construit à Varengeville vers 1532, se voient des médaillons appliqués contre la muraille et contenant des têtes sculptées en profil. Sur la façade de la maison dite de François Ier, qui est aux Champs-Élysées et qui avait été construite à Moret, dans la forêt de Fontainebleau, par Pierre Lescot, et sculptée par Jean Goujon, il existe aussi des médaillons. Un portrait en buste de Henri II, par Jean Goujeon, est encadré dans une cheminée que modela Germain Pilon pour le château de Villeroy. On dit enfin que dans la célèbre grotte des Tuileries, que Bernard de Palissy