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POËMES CHOISIS

DE

MARBODE, ÉVÊQUE DE RENNES

1040 — 1123

TRADUITS EN VERS FRANÇAIS, AVEC LE TEXTE EN REGARD.



INTRODUCTION


Dans les derniers mois de l’année 1123, un messager envoyé par l’abbé et les moines de Saint-Aubin d’Angers parcourait les villes épiscopales, les abbayes, les grands prieurés de Bretagne. Il portait au cou un grand rouleau écrit, et pendant qu’il se reposait et réparait ses forces[1], les évêques, les chanoines et les moines lisaient avec attention le parchemin et y inscrivaient à leur tour quelques lignes[2]. Or, voici ce qu’on lisait sur la lettre du messager angevin :

« À tous les fils de l’Église une et sainte, l’humble con-

  1. Voyez ci-après la satire de Marbode sur la rapacité des porte-rouleaux.
  2. Cette sorte de réponse à la lettre encyclique était tantôt en prose, tantôt en vers ; elle enchérissait sur les louanges données au défunt et contenait des expressions de condoléance. L’œuvre poétique de Baldric, évêque de Dol, est presque exclusivement composée de ces réponses aux rotuli. Voyez sur cet usage le travail spécial et complet de M. L. Delisle, de l’Institut. (Bibliothèque de l’École des Chartes, 2o série, t. III.)