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Maur, sous la rubrique suivante : Carta de ecclesia Sancti Petri que vocatur Maure. Il n’est donc pas possible de douter un instant de l’identité des deux paroisses d’Anast et de Maure ; mais comment ce changement de nom s’est-il opéré ? Je crois que les moines de Saint-Maur, devenus maîtres d’Anast, y fondèrent un monastère qui prit naturellement le nom de leur abbaye. Le prieuré de Saint-Maur, — dont le manoir du même nom, voisin de Maure, semble être un dernier vestige, — donna, parait-il, son nom à la paroisse d’Anast, et ce nom fut lui-même abrégé plus tard, comme dans d’autres lieux, et devint simplement Maure. Quant au nom d’Anast, nous le retrouvons encore dans plusieurs endroits environnant Maure.

II. — Les seigneurs d’Anast et de Maure.

Nous venons de voirie breton Anowareth, seigneur d’Anast, donner la terre de ce nom à l’abbaye de Saint-Maur-Sur-Loire. Toutefois il semble qu’à la renaissance de la Bretagne, au xie siècle, la seigneurie d’Anast retomba entre les mains des laïques, probablement par suite des désastres éprouvés par les moines de Saint-Maur [1]. Nous voyons, en effet, paraître avec éclat au xiiie siècle une famille d’Anast, à laquelle appartinrent Thomas d’Anast, marié à Péronne Lespine, et père de Gellroy d’Anast, chevalier, et d’autre Thomas d’Auast, mort évêque de Quimper. Nous verrons plus loin que cette famille d’Anast possédait le manoir du Bois-Basset, et peut-être même celui du Bois-Denast ou Bois-d’Anast. Enfin, —

  1. On sait que l’abbaye de Saint-Maur-sur-Loire eut tant à souffrir des invasions normandes, qu’elle ne se releva jamais complètement de ses ruines. De 868 à 1096, elle fut un simple prieuré de l’abbaye de Saint-Maur-des-Fossés de Paris, et perdit toutes ses possessions en Bretagne.