Page:Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, volume 8.djvu/6

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niques de la céramique tombent eux-mêmes en oubli. Les industries relatives aux métaux se conservent encore, peut-être, en raison du besoin qu’on en avait pour les guerres continuelles qui remplissent l’histoire de ces tristes époques. Les rois, les princes, les hauts barons, buvaient dans des hanaps d’or ou d’argent, les bourgeois dans des vases de bronze ou d’étain, et on avait seulement, pour la vaisselle usuelle, des ustensiles de terre commune, analogue a celle dont on fait des briques, brunâtres de couleur, sans vernis ni couverte, ayant pour tout ornement des bariolages de terre rouge ou blanche, et sans aucune valeur au point de vue de l’art. Les poteries des Francs, d’un gris tirant sur le noir, ont des contours heurtés, des formes auxquelles ne présida jamais la moindre recherche de la grâce ; sous les Mérovingiens, on remarque des zones, des stries, des zigzags imprimés a la main ou à la roulette, sur des vases de facture grossière ; mais, dès le xie siècle, la terre est enduite, pour être rendue imperméable, d’un vernis rhombique, et au xive apparaissent des produits moins imparfaits, des plats de terre rouge où se voient des fleurs et des ornements en terre blanche ou noire. On conserve aussi dans les musées, — il y en a plusieurs au musée de Rennes, provenant des chapelles ou châteaux de Bretagne, — des briques historiées de ce xive siècle, qui ont fait partie de carrelages ou de parements d’édifices. Le système d’ornementation est de deux sortes : il consiste, pour les unes, en sillons pratiqués sur la terre encore molle et remplis d’une autre terre de couleur tranchée, le tout recouvert d’un vernis plombifère transparent. Quelquefois, pour un ornement un peu développé, une grande rosace par exemple, le rapprochement de deux ou de quatre de ces briques, qui en portent chacune une partie, est nécessaire. Dans le second mode, ce sont des dessins en relief, que la glaçure en fusion, restant moins épaisse sur les saillies, rend encore plus appa-