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célèbre, Luca della Robbia, qui, d’abord orfèvre et ciseleur, puis sculpteur en marbre, se mit à modeler la terre pour amener plus promptement la forme plastique les images créées par son esprit, pour arriver plus facilement a exprimer sous une forme sensible les conceptions du beau qui étaient en lui. Il ne cherchait pas seulement a imiter la nature, il l’interprétait, en y mettant quelque chose de son âme « Ars est homo additus naturæ, » a dit Bacon. Luca della Robbia composa surtout en terre des groupes, des bas-reliefs, des rétables d’autels, des motifs d’architecture. Son adresse comme praticien était fort remarquable ; mais on ne sait pas bien encore s’il reçut la connaissance de l’émail staminifère, − ce magnifique émail blanc que l’on admires sur ses œuvres, − de quelque transfuge de Valence ou de Majorque, ou si, comme le pense Vasari, il le trouva a la suite de nombreux essais. Après sa mort, le secret de l’émail se répandit sur toute la terre d’Italie. A Faenza et à Urbino d’abord, puis dans un grand nombre d’autres villes, furent fondés, sous le patronage des princes et des grands, des ateliers de céramique, d’où sortirent, pendant le xvie et le xviie siècle, ces élégantes majoliques, pour lesquelles Raphaël et d’autres grands artistes ne dédaignèrent pas de fournir des dessins. L’inspiration élevée de l’art, se combinant avec la distinction de la renaissance, en ce qui concerne le style ornemental, ont donné à la céramique italienne une place élevée dans l’histoire générale des industries artistiques.

L’Allemagne, sous l’influence byzantine, préparait, dès le xiie siècle, des produits céramiques ayant déjà un caractère distingué, et, un peu plus tard, les relations commerciales des Hollandais et des Flamands avec la Chine et le Japon, leur firent connaître de curieux produits, qu’ils cherchèrent à imiter.

Ce fut au milieu de l’épanouissement de la brillante florai-