Aller au contenu

Page:Bulletin historique et philologique, 1904.djvu/184

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

liers d’autrefois écrivaient certainement mieux que ceux d’aujourd’hui ; les maîtres aussi étaient plus habiles : pour s’en convaincre, il suffit de parcourir quelque peu les archives du XVIIIe siècle et de la Révolution, on y trouvera de véritables chefs-d’œuvre de calligraphie. Mais aussi combien d’enfants atteignaient l’âge de douze ans sans avoir manié une plume parce qu’ils étaient demeurés rebelles à la lecture du latin et du français ! Quant aux meilleurs écrivains, devenus adolescents, ils perdaient bien vite, dans les travaux de la campagne ou de l’industrie, l’habileté qu’ils avaient acquise sur les bancs de l’école ; les mêmes archives nous présenteront en masse leurs signatures hésitantes, bizarrement paraphées. Mais enfin, ils avaient gagné quelques habitudes de propreté, de bon ordre et de goût, et, comme ajoute naïvement l’École chrétienne, il s’étaient désennuyés pendant les heures si longues de leur scolarité !