Page:Bulletins d'arboriculture de floriculture et de culture potagère, 1872.djvu/250

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quels étaient engagés les intérêts de sa famille. Surveiller ceux-ci eût été pour lui une occupation heureuse, si ses goûts ne l’avaient poussé impérieusement vers une autre carrière. Tout en donnant la meilleure part de son activité aux soins que son père lui avait confiés, Alexandre Bivort aimait à s’occuper d’agriculture. Il avait vu de près le bonheur paisible de ceux qui s’y adonnent et résolut de s’y vouer complétement.

Bientôt il s’établit dans un petit village brabançon, St Remy Geest (ou Geest St Remy), à 4 kilomètres à peine de Jodoigne, dont les semis de poires de M.  Grégoire-Nélis ont fondé depuis longtemps la renommée pomologique. C’était là aussi le lieu natal de Mme  Bivort.

Depuis quelque temps déjà, Bivort se livrait à l’agronomie et à la culture des fleurs et des fruits ; ces derniers étaient même devenus l’objet de sa prédilection, quand il apprit la mise en vente des pépinières Van Mons. Admirateur du professeur de Louvain, Bivort voulut sauver les épaves des recherches si longues, si ardues et à la fois si heureuses de celui-ci. Il devint acquéreur des collections de Van Mons. C’était en 1840. Dès lors il s’occupa tout spécialement de pomologie. Il conserva les jardins de Van Mons à Louvain pendant quelque temps et transporta ensuite successivement dans sa pépinière de St Remy Geest les semis de Van Mons déjà très vieux et qui eurent auparavant à subir toutes sortes de vicissitudes[1].

Ces semis étaient au nombre de près de vingt mille ; ils reprirent généralement. Ce résultat peut donner une idée des soins dont ils furent l’objet et des frais que dut occasionner leur transport de Louvain à St Remy Geest.

Si Bivort n’avait posé que ce seul acte d’avoir sauvé, comme il le fit, les fruits de Van Mons, pour en répandre les meilleurs aprés les avoir jugés, n’aurait-il pas des droits indéniables à la

  1. Voir Éd. Pynaert : Éloge de Van Mons, in Bull. du Cercle, 1871, p. 227.

    Voir aussi A. Quetelet : Théorie Van Mons, Paris, 1834.