Page:Bulletins d'arboriculture de floriculture et de culture potagère, 1872.djvu/252

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les poires Sœur Grégoire et Madame Grégoire ; la pomme Louise Renard gagnée à Orp-le-Grand et la jolie Reinette de la Rochelle, dont l’origine n’est pas indiquée.

Nous citons tout exprès ces noms parce qu’ils prouvent que ses connaissances embrassaient toutes les spécialités de la pomologie et qu’il était trop modeste pour n’accorder la place qu’à ses propres obtentions, ainsi qu’il aurait pu le faire. En effet, parmi les gains de Van Mons qu’il avait acquis et dans ses propres semis, obtenus d’ailleurs par le système des générations successives et par voie de sélection des fruits et des pépins eux-mêmes, il possédait de quoi remplir des livraisons entières. Il dota l’horticulture moderne d’un grand nombre de fruits très estimés, gains posthumes de Van Mons ou obtenus par lui-même. M. B. C. Du Mortier, dans sa Pomone Tournaisienne en donne une longue liste ; il suffirait de citer : Alexandre Lambré, Amand Bivort, Beurré Berckmans, Duc d’Aumale, Duchesse Hélène d’Orléans et Mgr  Affre, que beaucoup d’amateurs classent au nombre des meilleures poires.

En 1853 des convenances de famille le ramenèrent à Fleurus et le décidèrent à se séparer de ses collections. Celles-ci furent même sur le point d’être dispersées, quand Aug. Royer parvint à arrêter ce vandalisme et à combiner les bases de la Société Van Mons. Celle-ci se constitua en 1854, comme un indispensable corollaire de la Commission royale de Pomologie. Alex. Bivort en fut le directeur. Cette Société était appelée à rendre d’utiles services. Elle répandait parmi ses membres non seulement les meilleurs fruits du pays, mais aussi ceux qui, au nombre de 800 variétés, lui furent envoyés de tous les points du globe. Il est regrettable que le jardin dût être confié à des jardiniers sans expérience et que le directeur ne pût pas y consacrer tous ses instants.

Avec la mort de Royer, Bivort perdit un appui sérieux, et au bout de quelques années d’existence, la Société Van Mons fut dissoute. Néanmoins, Bivort ne quitta pas la brêche et il se mit à publier un ouvrage plus populaire que ses