Aller au contenu

Page:Bulletins d'arboriculture de floriculture et de culture potagère, 1874.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cependant quelques améliorations apportées au sol, et les racines de l’arbre finissant par arriver à l’argile, une révolution complète s’opéra : le poirier donna des pousses de première vigueur et des fruits deux et trois fois plus gros qu’auparavant. C’est ce qui explique la différence de volume du fruit dont nous donnons le dessin, avec celui figuré dans la Pomone.

Le peu de vigueur que présentait, dès l’abord, le pied type fit penser que cette poire devait être greffée exclusivement sur franc ; depuis quelques années, la greffe sur coignassier a été tentée, et nous avons eu la preuve que, sous le rapport de la rusticité, elle ne laisse absolument rien à désirer.

Le fruit a une forme de Crassane des plus caractérisée ; il est vert clair et teinté d’un peu de roux près du pédoncule. Les feuilles sont magnifiques, plates, non ondulées, d’un vert foncé et d’un bel ovale.

La Crassane Du Mortier est évidemment une des meilleures poires de fin novembre, et que l’on me permette une observation subsidiaire qui n’échappera à aucun amateur, c’est que les poires mûrissant à cette époque sont peu nombreuses. On ne perdra pas de vue, en effet, que nos délicieux fruits d’automne tels que les Beurrés Dumont, Durondeau, Dilly, Hardy, P. François, Swperfin et tant d’autres, ont disparu du fruitier, tandis que les Passe Colmar, Beurré d’Hardenpont, Passe Crassane, Beurré Dubuisson, Bergamotte Esperen, Nouvelle Fulvie, Beurré de Naghin, Joséphine de Malines, Beurré rance, etc., ne font encore que très exceptionnellement leur apparition sur nos tables. La Crassane Du Mortier vient donc très heureusement combler une lacune, puisqu’elle relie nos succulentes poires d’automne avec celles de décembre et janvier.

Delrue-Schrevens.