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surface des papilles radicales et par les cavités pneumatiques des stomates.

Le fait que l’absorption des matières alimentaires aurait lieu par les feuilles n’est point non plus quelque chose d’insolite les feuilles sont toujours des organes d’absorption, au moins à l’égard des vapeurs d’eau, de l’acide carbonique et des matières azotées de l’atmosphère, l’ammoniaque et l’acide nitrique. Beaucoup de Tillandsiées épiphytes ont de chétives racines qui ne servent qu’à fixer la plante sur la branche qui la soutient et leurs feuilles absorbent tout ce qui est nécessaire au développement, y compris les matières minérales qui leur sont apportées par les poussières atmosphériques : dans nos serres, plusieurs Tillandsia (T. bulbosa) et des Anoplophytum (A. strictum, dianthoideum, etc.), sont toujours sans racines, bien qu’ils grandissent et fleurissent parfaitement.

La sécrétion d’un liquide doué du pouvoir de dissoudre l’albumine, la gélatine et, en général, les matières azotées des animaux, liquide qui serait par conséquent analogue dans ses effets avec le suc gastrique, constituerait le phénomène le plus notable chez les plantes que nous nommerons insecticides, pour ne point préjuger la question et pour ne pas imposer une théorie par un mot. Encore ce phénomène ne serait-il pas exceptionnel. Toutes les racines des plantes sécrètent une humeur acide qui leur sert à dissoudre et même à transformer les substances solides sur lesquelles elles agissent avant de les absorber : on en a la preuve par l’empreinte que laissent les racines sur une plaque de marbre poli contre laquelle on peut les faire croître. De même les filaments mycéliens des Lichens corrodent les roches contre lesquelles ils se fixent intimement : d’autres Champignons, comme par exemple le Perono-