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Page:Bulteau - Les Pierres du chemin, chronique parue dans Le Figaro (Supplément littéraire) du 14 Juillet 1906.djvu/11

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Circuler gentiment ? On s’y décide après tout, n’ayant à faire que cela ou une émeute. Et on marche par le jardin délicieux, dont les arbres remuent des fleurs de feu. C’est sans doute le meilleur de la fête, ces allées soudaines creusées dans l’ombre, cette herbe odorante et qui ploie sous les semelles, ces zones de recueillement dans le bruit…

« Le voulez-vous ? Il est à vendre ; il ferait bien dans une collection !… »

C’est un petit soldat qui interpelle un passant et lui montre un immense papillon brun et noir, et tissé dirait-on de fils d’or. Il est épinglé à l’écorce d’un arbre, le beau papillon ; il agonise avec des frissons doux.

Le petit soldat ajoute « Ce que j’ai eu de mal à le prendre »