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Page:Bulteau - Les Pierres du chemin, chronique parue dans Le Figaro (Supplément littéraire) du 14 Juillet 1906.djvu/15

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pèse la chaleur orageuse et qui, on ne sait pourquoi, fait songer à des haltes pleines de soif et d’heureuses lassitudes, à des voyages en poste dans cette Italie où Byron, Stendhal, Chateaubriand allaient bientôt chercher de nouveaux songes. Puis c’est Joséphine à la Malmaison. Sur un banc de verdure, pliante et pensive, elle attend le destin. Ses bras nus, blancs, délicats, admirablement oisifs, s’abandonnent dans un rythme lent. En les regardant, on croit entendre la chute espacée de lourdes gouttes d’eau tombant dans le marbre d’un bassin qu’on ne voit pas.

Mais un bruit de pieds pressés, de voix hautes rompt le silence. Un régiment traverse-t-il le Louvre en ce lundi réservé ? Non, c’est une pension de petites filles !