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Les Pierres du Chemin

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Ce sont d’assez vulgaires cailloux, ternes et de forme indécise. Ils n’ont aucune beauté propre et ne sauraient servir qu’à faire des ricochets sur l’eau. Ramassés par le flâneur dans la poussière de midi ou dans le soir tombant, leur seul mérite consiste à fixer — pas pour longtemps la mémoire d’une minute gaie, d’une sensation funèbre et douce. Le jour achevé, on les tire de sa poche, on les regarde, puis on les jette… Ils ne méritent pas mieux, ces cailloux !…