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POSTDAM


Potsdam est une assez maussade petite ville, assez bien située. Le château a de la noblesse, une belle cour intérieure, et sa patine, noire par places, lui donne une tristesse majestueuse.

Les appartements anciens sont la plupart bien ornés, et brillent de dorures. On y trouve l’inévitable « chambre des confidences ». Petite pièce destinée aux repas intimes, et dont le plancher descendait avec la table après chaque service, afin que l’on pût se passer de domestiques curieux. Agréable époque, où on attribuait à ses propos tant d’importance, que l’on machinait les chambres afin de n’être pas entendu quand on plaisantait à souper !

Une façade du château donne sur un vaste espace vide dont le sol est meurtri par le fer des chevaux : le terrain de manœuvres. Devant une autre façade, un beau jardin, mais à quelque distance. Là aussi il y a un espace vide ; c’est l’endroit, nous dit-on, où se passent les revues quand viennent des princes étrangers. Évidemment, si on souhaite d’oublier