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RATISBONNE


Dès qu’on arrive dans une ville inconnue, il faut, je crois, courir vers l’endroit, le monument, le chef-d’œuvre qui vous donnera — on le suppose ! — l’impression la plus forte. Aussi, avant tout, verrai-je la Walhalla, ce « temple de l’honneur » bâti, non loin de Rastibonne, par le roi Louis Ier.

Bædecker déclare que « ce monument produit un effet surprenant, quelque idée qu’on s’en soit faite d’avance ». Le temple de l’honneur est une rare merveille, j’en suis sûre : autrement Bædecker ne se risquerait pas à promettre que la réalité dépassera nos songes. Car il est futé, ce Bædecker, il doit savoir qu’avec quelques accords d’une pompe mystérieuse, Wagner a construit pour nous une image du paradis où les héros morts recommencent leurs combats parmi l’éternelle splendeur. Le mot seul : Walhalla, évoque des magnificences et une grandeur tragiques. Pour échapper au ridicule, un lieu qui s’appelle ainsi doit être sublime. Allons-y ! Allons-y vite !

Je prends une automobile, et en quelques minutes je joins la campagne.