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ravenne

rante-huit ans, mais sa beauté persiste, et sa grâce. Elle hésite d’abord, car elle apprécie la liberté. M. de Boissy vient en visite chez son père, le comte Gamba, qui l’accueille, — comme il accueillait Byron, — avec une réchauffante cordialité. Puis tout s’arrange.

Après la mort du marquis, la Guiccioli — elle reste la Guiccioli, quoi qu’on fasse ! – eut soin qu’on publiât des Mémoires où la carrière politique de son époux se trouve tout au long étendue. Et elle y ajouta une préface copieuse où les mêmes agréments se rencontrent qu’à ses souvenirs de Byron. Elle dit comment se décida le mariage : « J’étais veuve, — entend-elle veuve de Guiccioli, de Byron ou des deux ? on ne sait, — comme il était veuf, et la pensée de s’unir à moi ne tarda guère à se présenter à son esprit. Quant à moi, je ne tardai pas non plus à l’apprécier pour son noble caractère, et pour son esprit si sympathique et si original. » Chez Byron, c’était plutôt la noblesse du visage qui l’avait séduite. Pour l’originalité, on devine bien que celle de M. de Boissy devait lui être plus voisine.

Ce second — ou troisième — mari avait toutes les vertus, nul défaut, pas même — comme elle dit ! — pas même de « caprices gênants », — et Byron ?… — Il est un point, toutefois, où le lord et le pair se rapprochent. Byron aimait les bêtes : le marquis les adorait, et tellement, qu’il donnait à ses chiens malades « des soins qui auraient répugné à tout domestique ». — Cela, je crois que Byron n’en eût rien