Page:Bulwer-Lytton - Aventures de Pisistrate Caxton.djvu/102

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père, qui n’était pas seulement antiquaire et philologue, mais encore anatomiste et philosophe, faisait servir à l’éclaircissement de ces points importants toutes les diverses dissertations sur la distinction des races. Il prouvait comment une race parfaite était, jusqu’à un certain point, le produit d’un croisement ; comment les races croisées ont toujours été plus intelligentes ; comment, selon que les circonstances de lieu et de religion ont permis à des tribus différentes de se fondre entre elles, les races se sont perfectionnées et ont joui plus tôt des raffinements de la civilisation. Il suivait les progrès et la dispersion des Hellènes depuis la Thessalie, leur berceau mythique, et montrait Comment ceux qui s’établirent au bord de la mer, se trouvant forcés de se livrer au commerce avec des étrangers, donnèrent à la Grèce ses merveilles artistiques et littéraires, fleurs du vieux monde ; comment d’autres, tels que les Spartiates, vivant toujours dans les camps, toujours en hostilité avec leurs voisins, conservant strictement la pureté de leur race dorienne, ne fournirent au temple d’or qui contient les trésors de l’esprit humain ni artistes, ni poètes, ni philosophes. Il prenait ensuite l’antique race des Celtes, Cimris ou Cimmériens. Il comparait le Celte qui conserve ses mœurs antiques et la pureté de sa race, comme dans le pays de Galles, les Highlands d’Écosse, la Bretagne et l’Irlande incomprise, avec le Celte parisien, dont le sang, mêlé de mille manières, fait subir à l’univers ses modes et ses révolutions. Il mettait en regard le Normand dans sa vieille terre Scandinave et le Normand devenu le modèle de l’esprit chevaleresque, après qu’il se fut fondu peu à peu avec le Frank, le Goth et l’Anglo-Saxon. Il comparait le Saxon resté stationnaire dans le pays de Horsa avec le Saxon colonisateur et civilisateur du globe, alors qu’il ne sait plus par quels canaux, français, flamands, danois, gallois, écossais et irlandais, a passé son sang généreux.

Et de toutes ces considérations, auxquelles je suis obligé des rendre une justice si précipitée et si insuffisante, il déduisait cette heureuse vérité qui porte l’espérance dans le pays du Cafre et dans la hutte du Bushman, savoir : que le crâne aplati et la couleur d’ébène ne sont pas exclusifs de la loi de perfectionnement, qui est la loi de Dieu ; que, par le même principe qui élève le chien, le plus inférieur des qua-