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Pisistrate. — Ah ! mon oncle, si vous avez du regret…

L’oncle Jack. — Moi, du regret ! quand je vous offre cent pour cent sur ma garantie personnelle !

Pisistrate, serrant soigneusement ses billets dans son portefeuille. — Alors, si vous n’avez pas de regret, mon cher oncle, permettez-moi de vous serrer la main, et de dire que je ne consentirai jamais à amoindrir l’estime et l’admiration que j’éprouve pour le noble sentiment qui vous pousse à cette restitution, en le confondant avec des idées commerciales de prêts, d’intérêts et de mines de cuivre. Et voyez-vous, comme c’est à mon père que vous payez cette somme, je n’ai pas le droit d’en disposer sans sa permission.

L’oncle Jack, avec émotion. — Estime, admiration, noble sentiment ! Ce sont là des mots flatteurs venant de vous, mon neveu. (Puis, secouant la tête, il ajoute :) Rusé coquin ! vous avez raison. Allez toucher ces billets sur-le-champ. Et écoutez-moi, ne vous trouvez plus sur mon chemin, entendez-vous ? et ne souffrez pas que je vous soutire un seul farthing. »

L’oncle Jack sort et ferme la porte avec bruit. Pisistrate tire prudemment les billets de son portefeuille, soupçonnant à demi qu’ils se sont changés en feuilles mortes, comme l’argent des fées. Il se convainc que les billets sont bons, et témoigne sa satisfaction par des gestes animés.

LA SCÈNE CHANGE.