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Page:Bulwer-Lytton - La Race future, 1888.djvu/106

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peuple et l’apparition de quelques grands génies littéraires qui ont arrêté et fixé la forme du langage. À mesure que l’âge inflexionnel prévaut sur l’âge agglutinatif, il est surprenant de voir avec quelle hardiesse croissante les racines originelles de la langue sortent de la surface qui les cache. Dans les fragments et les proverbes de l’âge précédent les monosyllabes qui forment ces racines disparaissent dans des mots d’une longueur énorme, comprenant des phrases entières dont aucune portion ne peut être séparée du reste pour être employée séparément. Mais quand la forme inflexionnelle de la langue prit assez le dessus pour être étudiée et avoir une grammaire, les savants et les grammairiens semblent s’être unis pour extirper tous les monstres polysynthétiques ou polysyllabiques, comme des envahisseurs qui dévoraient les formes aborigènes. Les mots de plus de trois syllabes furent proscrits comme barbares, et, à mesure que la langue se simplifiait ainsi, elle acquérait plus de force, de dignité et de douceur. Quoiqu’elle soit très concise, cette concision même lui donne plus de clarté. Une seule lettre, sui-