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Page:Bulwer-Lytton - La Race future, 1888.djvu/144

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races souterraines les plus inférieures qu’ils regardaient comme plongées dans une barbarie sans espoir et condamnées à une destruction graduelle, mais certaine. Mais tous deux désiraient dérober à leurs concitoyens toute connaissance prématurée des régions éclairées par le soleil ; tous deux étaient humains et frémissaient à la pensée de détruire tant de millions de créatures, et les peintures que je faisais de notre vie, si fortement colorées qu’elles fussent, les attristaient. En vain, je vantais nos grands hommes : poètes, philosophes, orateurs, généraux, et défiais les Vril-ya de nous en présenter autant.

— Hélas ! — disait Zee, dont la figure majestueuse prenait une expression d’angélique compassion, — cette domination du petit nombre sur la foule est le signe le plus sûr et le plus fatal d’une sauvagerie incorrigible. Ne voyez-vous pas que la première condition du bonheur mortel consiste à supprimer cette lutte et cette compétition entre les individus, car cette lutte, quelle que soit la forme du gouvernement, subordonne le grand nombre au petit nombre, détruit la