Page:Bulwer-Lytton - Le Maître d’école assassin, 1893.djvu/88

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maître Bailey, que le diable l’emporte, il l’a tout à fait oublié.

— Toujours le même, notre Bunting, n’est-ce pas ? Eh bien, soyez tranquille, j’y donnerai ordre.

— Que Dieu bénisse votre bon cœur, monsieur, je vous remercie, et… et…, reprit le caporal en mettant la main sur la bride, monsieur avait bien voulu ajouter que je ne paierais pas de loyer pour ce petit bout de terre. Vous savez, monsieur, continua-t-il avec un sourire, il peut se faire que je prenne femme un jour ou l’autre, que j’aie une nombreuse famille, et payer un loyer ne nous mettrait guère à l’aise, n’est-ce pas ?

— Lâchez ma bride, Bunting, et regardez-vous comme exempt de payer un loyer.

— Oui, monsieur, et…

Mais Walter avait pris un trot rapide, de sorte que le caporal en fut pour ses frais, et ses nouvelles demandes se perdirent en l’air.

— Tout de même j’ai fait de bonne besogne, se dit-il en manière de consolation. Quel blanc-bec que ce garçon-là ? Jamais il ne connaîtra le monde, non.

Walter chevaucha deux heures sans ralentir son allure, et au bout de cette course, à la descente d’une petite colline, il se trouva tout près d’une petite ville d’aspect champêtre. Le soleil en éclairait encore l’unique clocher, ainsi que l’unique rue, longue et droite, avec des jardins qui s’étendaient, suivant la bonne vieille coutume, en arrière de chaque maison. Çà et là