Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874, tome I.djvu/233

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CHAPITRE XLVII


La saison n’était guère avancée, et déjà j’étais dégoûté de tous ces ennuis que la société décore du sobriquet de plaisirs. J’en arrivai rapidement à me renfermer dans un cercle étroit d’où je sortais rarement. Je m’étais déjà acquis une certaine réputation d’excentricité, de fashion, et ce qui m’étonna le plus, de talent. Ma vanité était satisfaite de voir que j’étais universellement recherché, tandis que je m’abandonnais à mes goûts en devenant aussi rare que possible. Je voyais beaucoup Vincent dont les connaissances variées et le grand talent devenaient de plus en plus évidents pour moi, à mesure que nos relations devenaient plus intimes et que les événements politiques dont cette année était remplie, lui donnaient l’occasion de les faire briller dans la pratique. J’allais parfois chez lady Roseville qui me traitait plutôt comme un ami de longue date que comme une connaissance ordinaire. Je sentais tout le prix de cette distinction, car elle avait le mérite de donner à sa maison toute la splendeur et tout l’agrément possible, et de justifier admirablement le rang distingué qu’elle occupait dans la société.

J’aurais été sans doute fort assidu aux séances de la chambre des Communes sans un léger accident, qui ne vaut guère la peine qu’on en parle et que je vais raconter en peu de mots, pour ne pas renouveler mon chagrin. J’étais à peine entré en possession de mon siège, que je fus forcé de l’abandonner. M. Lufton, mon compétiteur malheureux,