Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874, tome I.djvu/35

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traient que la mort de la personne enterrée là remontait seulement à quelques semaines) et les initiales G. D., c’était là toute l’épitaphe. Près de cette tombe on en voyait une autre qui se faisait remarquer par une pompeuse inscription, à la mémoire d’une dame Douglas. Il n’y avait rien de commun entre ce somptueux monument et la modeste pierre du tombeau précédent. La seule ressemblance qu’il y eût entre les deux tombes, c’était l’initiale D. qui se lisait sur l’une et sur l’autre. Quant au style d’architecture, il était absolument différent. L’une renfermait sans doute la dépouille d’un humble villageois, l’autre celle de la châtelaine du manoir.

Je ne pus donc parvenir à déchiffrer le sens de cette énigme, et je revins à la maison plus contrarié et plus désappointé du peu de succès de mon expédition, que je n’aurais voulu me l’avouer à moi-même.

Lord Vincent m’aborda dans le vestibule. « Charmé de vous voir, me dit-il, j’arrive de… (la ville voisine) ; j’ai voulu voir par quelle espèce de sauvages elle était habitée. On y fait de grands préparatifs pour un bal ; toutes les chandelles de suif sont achetées et retenues d’avance, et j’ai entendu un violon très-peu civilisé,

Dont les sons imitaient le cri de l’hirondelle.

L’unique boutique de modes de la ville était remplie de grosses squiresses, qui faisaient provision de mousseline, pour faire mousser le bal ; et les mansardes, quoiqu’il ne fût encore que quatre heures, étaient encombrées de rubicondes demoiselles qui, semblables aux vagues dans la tempête dont parle Shakspeare,

Déjà faisaient friser leurs monstrueuses têtes !