Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874 tome II.djvu/201

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par adresse ou par intimidation arracher à Dawson un aveu.

Occupé de ces pensées, je tâchai de tuer le temps jusqu’à ce que le soir me rappelât de nouveau au principal objet de mes réflexions. Dès que la porte de Glanville fut ouverte, je vis d’un coup d’œil que j’étais arrivé trop tard ; toute la maison était dans la confusion ; plusieurs des domestiques étaient dans le vestibule, s’entretenant ensemble avec cet air de mystère et cette agitation qui accompagnent toujours les craintes et les conjectures des gens du commun. Je pris à part le valet qui était depuis quelques années au service de Glanville et qui se montrait singulièrement attaché à son maître. Il m’apprit qu’il y avait un peu plus d’une heure, M. Thornton était revenu à la maison accompagné de trois hommes d’apparence très-suspecte. « En résumé, monsieur, » me dit-il, abaissant la voix au diapason d’un murmure, « je connaissais de vue l’un d’eux ; c’était M. ***, l’inspecteur de Bow Street avec ses hommes. Sir Réginald quitta la maison, en disant simplement, avec sa tranquillité habituelle, qu’il ne savait pas quand il reviendrait. »

Je cachai mon trouble et m’efforçai autant que j’en étais capable de calmer les appréhensions manifestes du domestique. « À tout événement, Seymour, lui dis-je, je sais que je puis assez me fier à vous pour vous avertir de ne pas ébruiter la chose. Surtout laissez-moi vous prier de fermer la bouche à tous ces imbéciles qui sont là à flâner dans le vestibule. Promettez-moi de ne donner aucune alarme inutile à lady et à miss Glanville. »

Le pauvre homme me promit, en effet avec des larmes dans les yeux, qu’il obéirait à mes injonctions ; et, le visage calme, mais le cœur défaillant, je m’éloignai de la maison. Je ne savais de quel côté diriger ma course ; heureusement je me rappelai que, selon toute probabilité, je serais un des premiers témoins appelés pour l’interrogatoire de Glanville. Peut-être, avant de regagner mon logis, y aurais-je déjà reçu une signification à cet effet. En conséquence, je revins sur mes pas, et au moment où je rentrais à mon hôtel, le garçon me dit d’un air mysté-