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y serez arrivé, vous verrez la petite porte ; vous n’aurez qu’à frapper, et l’on vous dira ce que vous aurez à faire.


CHAPITRE II.


Chrétien poursuit sa route.Obstiné, par suite de son attachement au monde, refuse de l’accompagner.Facile va jusqu’au Bourbier du Découragement, mais n’étant pas soutenu par la grâce divine, il retourne sur ses pas.

Alors Chrétien se mit à courir à toutes jambes. Or, comme il n’était encore qu’à une petite distance de son logis, sa femme et ses enfants lui crièrent de revenir[1] ; mais il se boucha les oreilles, en criant : « La vie, la vie, la vie éternelle ; » et, sans même regarder en arrière[2], il continua sa course à travers la campagne.

Tous ses voisins sortirent pour le regarder[3] ; les uns se moquaient de lui ; d’autres le menaçaient ; d’autres lui criaient de revenir sur ses pas : parmi ces derniers, il y en eut qui résolurent de lui courir après et de le ramener par force. L’un s’appelait

  1. Luc XVI, 26.
  2. Gen. XIX, 17.
  3. Jer. XX, 10.