Page:Bunyan - Le pelerinage du chretien a la cite celeste.djvu/26

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Quand les hommes sont dans cet état, non-seulement ils se livrent tout comme vous à mille craintes sans fondement, mais ils courent à l’aventure sans savoir eux-mêmes ce qu’ils désirent.

Chrétien. Pour moi, je sais fort bien ce que je désire ; c’est d’être débarrassé de ce pesant fardeau.

Sage-Mondain. Quel soulagement pouvez-vous espérer dans une voie où mille dangers vous attendent ? Si vous voulez m écouter patiemment, je puis vous indiquer un moyen sûr d’obtenir ce que vous souhaitez, sans qu’il soit nécessaire de vous exposer à aucun des dangers qui vous menacent sur la route que vous suivez. Oui, la chose dépend de vous, et au lieu des maux que vous attirerez sur vous en persistant dans votre projet, vous trouverez, si vous suivez mon conseil, le repos, la paix et le contentement d’esprit.

Chrétien. De grâce, monsieur, apprenez-moi votre secret.

Sage-Mondain. Je le veux bien. Dans un bourg nommé le Bourg de la Morale habite un homme très-vertueux, dont le nom est La loi, qui a le talent de savoir ôter de dessus les épaules des gens les fardeaux pareils à celui qui vous accable. Je sais qu’il a rendu beaucoup de services de ce genre. Il connaît même l’art de guérir ceux à qui le fardeau qu’ils portent a troublé l’esprit. C’est à lui que je vous conseille de vous adresser, et vous ne tarderez pas à être soulagé. Sa maison n’est pas éloignée. Si vous ne le trouvez pas lui-même au logis, demandez, son